Si Long Ma, le cheval dragon de la compagnie La Machine a trusté l’actualité nantaise de ce début d’été, il ne faut pas oublier Le Voyage à Nantes 2024 ! Une nouvelle édition estivale a été lancé au début du mois avec une thématique autour de l’arbre. Les arbres ont toute leur place en ville et on oublie parfois de les regarder. Alors Le Voyage à Nantes a invité plusieurs artistes a s’intéresser au sujet et à proposer des œuvres qui s’inscrivent dans la ville.
Même si j’ai pu voir plusieurs œuvres dès l’ouverture de cette nouvelle édition et en me baladant simplement dans la ville, j’ai consacré une journée à faire le parcours des nouvelles installations. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour 5 œuvres que je vous partage ici.
L'évasion, de Cyril Pedrosa
Le Voyage à Nantes a invité Cyril Pedrosa a travailler sur les célèbres fontaines Wallace. Ce projet est en lien avec la politique de l’eau menée par la ville, pour un accès à l’eau potable dans l’espace public élargi. On compte 5 fontaines Wallace à Nantes et elles sont un vrai patrimoine nantais, puisque leur sculpteur, Charles-Auguste Lebourg, est natif de la ville.
Cyril Pedrosa, auteur de bande dessinée, a imaginé une histoire en 4 épisodes, autour des cariatides qui soutiennent la coupole. Lasses de leur postures depuis 150 ans, elles établissent un plan pour s’évader et s’échapper de leur rôle. Et donc, patiemment, elles font revivre le végétal pour les remplacer.
Je trouve cette création en 4 œuvres très poétique et surtout le rendu très réussi. Cyril Pedrosa donne vie à ces 4 personnages, avec des traits très soignés, rendant l’histoire encore plus belle. C’est assez détailler et j’ai adoré observer chaque scène et chaque personnage de cette belle évasion !
4 épisodes répartis en 4 lieux dans le centre-ville, au fil de la ligne verte :
- Épisode 1 : Jardin de la Psalette, derrière la Cathédrale
- Épisode 2 : Rue des États, devant le Château des ducs de Bretagne
- Épisode 3 : Place Fernand Soil, près de la Basilique Saint-Nicolas
- Épisode 4 : Square Louis Bureau, devant le Muséum de Nantes
Cette commande est destinée à une installation définitive. Ces 4 fontaines resteront donc en place même après l’été !
Un Pinus Pinea en l’an 2252, de Yuhsin U Chang
Je vous partage la seconde œuvre que j’ai beaucoup aimé sur ce Voyage à Nantes 2024. On est vraiment dans la thématique de l’arbre avec cette création de Yuhsin U Chang qui a inséré à un arbre remarquable la tranche de son tronc dans plus de 200 ans, à la fin de sa vie. Reprenant l’inclinaison de l’arbre et les différentes branches qui le composent, c’est une véritable création réaliste qu’on pourrait considérer in-situ.
Je trouve que cette création nous renvoie à la réalité de l’arbre : un être vivant. Mais on peut aussi se questionner sur la réalité de son futur : vivra-t-il jusqu’en 2252 ? Entre perturbations climatiques et aménagement urbain, il n’en est malheureusement pas certain.
J’ai été contempler cette oeuvre dans la fraîcheur du matin et j’ai vraiment trouvé que c’était le moment idéal. Le parc où se trouve l’arbre est peu fréquenté et la lumière encore douce vient doucement se projeter sur l’œuvre de Yuhsin U Chang. La contemplation de cette installation offre donc un moment à part dont on a envie de profiter le plus longtemps possible.
Cette oeuvre est à voir au square Maurice-Schwob, Rue des Garennes, dans le quartier de la Butte Sainte-Anne.
Oeuvre visible depuis la rue mais pour s’en approcher c’est uniquement lorsque le square est ouvert (ouverture vers 8h30 / 8h45 et fermeture entre 22h00 et 00h30 pendant l’été)
Le rêve de Fitzcarraldo, de Henrique Oliveira
Voici l’œuvre sans doute la plus marquante de cette édition 2024 du Voyage à Nantes. À la fois grandiose par sa taille et placée dans un espace emblématique de Nantes : la Place Graslin ! Henrique Oliveira a imaginé une œuvre in situ, inspiré face au Théâtre Graslin par le film Fitzcarraldo (1982) de Werner Herzorg, dans lequel un homme passionné d’art lyrique, cherche à construire un opéra en pleine forêt amazonienne.
Henrique Oliveira travaille sur des grandes structures et les habille de bois récupéré de plaques appelées tapumes, destinées à dissimuler les chantiers au Brésil. Pour ce rêve de Fitzcarraldo, c’est une sorte d’arbre qui sort du dessous la place, transperçant les pavés, et qui développe ses branches telles un assaut vers l’illustre théâtre.
Cette œuvre est libre d’accès, le public peut circuler au travers, passer sous les branches ou s’asseoir sur les marches du théâtre, et cela joue complètement sur l’appréciation de l’oeuvre et tous les points de vue qu’elle offre, que ce soit depuis la place ou le théâtre Graslin. C’est aussi une installation dont je préfère profiter le matin, quand la place est encore peu fréquentée.
Cette oeuvre est à voir donc sur la place Graslin, de jour comme de nuit.
Mais autant on peut circuler librement dessous en journée, le soir venu l’oeuvre est encerclée de barrières.
La Famille des Hybridus et L'enfant Hybridus, de Jean-François Fourtou
Le monde végétal et l’art peuvent se rencontrer de bien des façons. Autre interprétation ici avec le travail de Jean-Fourtou qui a imaginé des personnes hybrides, entre humain et art.
Je trouve le résultat très réussi, détonnant de réalité avec les formes et habillements parfaitement humains. Cele donne un vrai caractère et un côté vraiment sympathique à ces faux personnages.
2 lieux pour voir les personnages de Jean-François Fourtou.
- La Famille des Hybridus avec Sir Palm, Lady Palm et Monsieur Buisson, est à voir à l’hôtel de Briord, 13 rue de Briord. Accès uniquement en journée.
- L’enfant Hybridus est lui au centre de la place Royale. Impossible de le manquer ! Visite de jour et de nuit.
L’Homme de bois, de Fabrice Hyber
Dernier coup de coeur pour une oeuvre autour du bois et de l’eau, avec cet “Homme de bois” imaginé par Fabrice Hyber. Il s’agit d’un commande pour la rénovation de l’espace des collections botaniques du Jardin des plantes de Nantes. La Direction nature et jardins de la Ville avec Le Voyage à Nantes ont ainsi demandé à Fabrice Hyber de réaliser une œuvre totémique rappelant l’une de ces œuvres, L’Homme de Bessines.
Ici il s’agit donc de L’Homme de bois, sculpture de 6,09 m de haut, entièrement réalisée avec du bois provenant d’arbres nantais, sur laquelle des circuits d’eau émergent. Le suintement de l’eau vient patiner le bois où mousses et fougères viendront à pousser dans quelques temps.
Cette œuvre et tout le réaménagement autour redonnent un bel intérêt à cette partie du Jardin des plantes. Le bassin appelle à la contemplation et même à s’installer et profiter de l’ambiance aquatique.
Visible aux heures d’ouverture du Jardin des Plantes (8h30 / 21h30)
L’Homme de Bois est une œuvre pérenne qui restera en place à l’issue de cette édition du Voyage à Nantes.
Les autres oeuvres du Voyage à Nantes 2024
- Chef-d’œuvre torse, de Séverine Hubard
- Luffy and the tree, de Max Coulon
- Le désespoir des singes, de Sébastien Gouju
- Glaner les germes, de Florentine Guédon et Aurélie Ferruel
- Un arbre – la forêt, d’Éric Fonteneau
- Trouver les égards, de Maison Pelletier Ferruel
- Le sursaut des bois courbes, de Barreau Charbonnet
- Deux baigneuses, de Claire Tabouret
- Le train fantôme, de Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize
Le Voyage à Nantes 2024 - Les expositions
Durant l’été, de nombreux lieux s’associent au Voyage à Nantes pour intégrer des expositions au parcours. On retrouve cette année le travail d’artistes très divers, et des œuvres souvent captivantes. Certaines expositions se prolongeant au delà de l’édition du Voyage à Nantes, vous pouvez choisir d’attendre un peu pour celles-ci.
- HAB Galerie : CuCO & CO de Caroline Mesquita, jusqu’au 29 Septembre 2024
- Château des ducs de Bretagne : Ivresse de l’encre, de Lassaâd Metoui jusqu’au 22 Septembre 2024
- Musée des arts de Nantes : Faire bonne(s) figure(s), de Pierrick Sorin, jusqu’au 1er Septembre 2024
- Muséum de Nantes : Trésors & biodiversité, jusqu’au 31 Décembre 2025
- Le Lieu Unique : Que puis-je pour vous ? , de Lauren Lee Mccarthy, jusqu’au 8 Septembre 2024
- FRAC des Pays de la Loire : De plain-pied, de Xavier Veilhan, jusqu’au 1er Septembre 2024
- L’Atelier : Révolution d’un seul brin de paille, de Claire Amiot, Élise Hallab, Benoît Travers et Clément Vinette jusqu’au 8 Septembre 2024
Le Passage Sainte-Croix : Wildfire (meditation on fire) 2019-2020, de David Claerbout, jusqu’au 8 Septembre 2024
Parcours Inter-écoles : Campus créatif (École nationale supérieure d’architecture, École des beaux-arts, École de design, Pôle des Arts Graphiques, Mediacampus, et les Écoles Créatives Esma et CinéCréatis), jusqu’au 8 Septembre 2024
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