Lorsque l’on évoque Paimboeuf c’est souvent une ville inconnue et lointaine pour de nombreux ligériens. Située sur le sud de l’Estuaire, un peu loin de l’attractif océan et des axes de passage, cette ville n’a pas les attraits premiers pour être connue de tous. Mais Paimboeuf se visite et se découvre. Viennent à elle les curieux et les malins qui savent aller chercher les coins moins fréquentés.
Pour ma part j’ai connu Paimbœuf il y a quelques années en me baladant sur le Parcours Estuaire et je suis resté depuis attiré par cette douce ville, séduit par son histoire et attendri par l’abandon dont elle est victime. C’est avec un grand plaisir que j’ai pu passer lors de mon voyage à vélo cet été, à Paimbœuf, mais aussi à Saint-Viaud et Frossay, deux communes voisines, et ma visite s’est transformée en de belles rencontres.
Je vous raconte ma visite de Paimboeuf et ses alentours dans les lignes qui suivent et vous invite à vous aussi sortir de votre route habituelle pour y faire une étape, entre visites, activités et hébergement.
L’histoire de Paimbœuf
Paimbœuf jouit d’une histoire peu commune. Ancien avant-port de Nantes sur la Loire et préfecture de Loire-Atlantique, la ville a connu un abandon au profit de Saint-Nazaire dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Mais au présent il reste de belles traces de ce riche passé qui se lisent sur les quais, dans les rues et au travers des âmes de ses habitants, attachés à ce territoire.
Ma visite de Paimboeuf débute tout d’abord sur les quais avec les maisons de pêcheurs avec leurs belles couleurs caractéristiques, puis des demeures plus cossues, celles des commandants et des armateurs. Un quai aménagé puis une jetée avec un phare ne laissent, non plus, aucun doute sur l’activité portuaire qui se tenait ici. Même si, de sa fonction d’avant-port, les marchandises ne faisaient que transiter d’un bateau à un autre (au tirant d’eau moins important pour pouvoir remonter la Loire jusqu’à Nantes).
Dans la ville, on découvre l’Eglise Saint-Louis et son étonnante coupole d’inspiration byzantine, la place du marché et sa petite halle ouverte et l’hôpital aujourd’hui fermé. En extérieur on voit les traces d’anciennes usines pétrochimiques (activité jusqu’en 1991) et des maisons ouvrières. Tout ceci témoigne de l’importance de la ville et ses activités malheureusement aujourd’hui à l’arrêt. Paimbœuf, une des villes du département à la plus faible superficie, a compté jusqu’à 9000 habitants. Ils sont aujourd’hui autour de 4000 personnes à vivre ici.
L’histoire paimblotine se découvre ainsi au fil d’une balade avec des panneaux explicatifs sur 10 lieux importants de la ville : “Parcours d’interprétation du patrimoine de Paimbœuf”, carte disponible à l’office de tourisme sur le quai des Messageries. Après cette visite on ne voit plus Paimboeuf comme n’importe quelle autre du département. Je vous conseille évidemment de la faire lors de votre venue.
L’art s’installe à Paimbœuf
Paimbœuf a connu un regain de ligérien en visite depuis quelques années grâce au parcours Estuaire qui a permis d’installer ici le Jardin Étoilé de Kinya Maruyama. L’artiste a réalisé son oeuvre avec l’aide des paimblotins sur les trois années de la biennale d’art (2007, 2009 et 2012). Belvédères et passerelles permettent une petite balade inspirante avec de jolis points de vue sur la Loire.
Le jardin est devenu ainsi une visite immanquable pour toute personne passant par ici. Il est malheureusement un peu à l’écart du centre ville de Paimbœuf, en allant à la sortie de la ville coté Est, et la balade à pied n’est pas très aménagée du centre au jardin. A venir plus tard, espérons.
L’art se découvre aussi ailleurs à Paimbœuf. En passant plus tard sur le quai principal de la ville je découvre une maison à la façade pour le moins originale. Elle est habillée de dizaines de circuits électriques !
Son propriétaire, Dominique Leroy, est un artiste plasticien installé ici depuis plus de dix ans, et cet habillage n’est pas son premier ! C’est un décor qu’il change environ tous les deux ans depuis qu’il l’a commencé. Débutant par des chutes de tissus en 2012, sa façade a connu un habillage en bois et plus récemment en chambres à air. Un homme qui ne manque pas d’imagination et de sympathie ! Si vous passez devant sa maison n’hésitez pas à vous arrêter et cette oeuvre à observer sous différents angles. De plus près vous trouverez des petits personnages cachés ici et là et peut-être comme moi et Denise vous arriverez à imaginer des cités de buildings envahies par des monstres !
J’ai aussi entendu parler du collectif 13ARTS qui occupe un ancien centre de soin qu’il a transformé en résidence artistique associative. On y trouve déjà une grande fresque peinte sur une des façade intérieure. Ce lieu, initié par deux passionnés de culture street art et de patrimoine industriel, est ouvert à tous les paimblotins, particulièrement intéressant et fédérateur pour les jeunes. Mais je n’ai pas eu le temps d’y passer cette fois-ci.
Une soirée à la Chambre Noire
Lors de mon passage à Paimboeuf, pour me reposer après ma visite de la ville, j’ai été invité à passer ma soirée et ma nuit à la chambre d’hôtes Chambre Noire. Ouverte depuis juin 2019 elle est un nouvelle offre d’hébergement dans le centre de Paimbœuf avec possibilité aussi de dîner sur place. Noirmoutrine de sang et de cœur, fille de la mer, Valérie vit à Paimbœuf depuis plusieurs années mais travaillait à Nantes. Lassée de la circulation et du stress de ce type de quotidien (on s’est beaucoup entendu là dessus), la visite de cette maison dans le centre ville a fait naître un nouveau projet de vie pour elle en 2018. Elle m’a adorablement accueilli avec son compagnon Philippe, dans le calme de leur joli jardin et le bon goût de leur maison et ses cinq chambres à louer (Une chambre simple, une grande suite et une suite familiale de 3 chambres).
Nous avons passé la soirée autour d’un dîner à trois (j’étais le seul client ce soir là) à discuter de nos vies respectives et évidemment de Paimbœuf qui nous réunissait ce soir là. Cette ville a pour eux un attrait sans pareil et mérite qu’on s’y arrête. Chambre Noire est une belle étape de vie pour Valérie et Philippe, qui aspirent à n’être qu’eux mêmes ici, et elle est une étape d’un soir très agréable pour nous les voyageurs qui passons ici, que nous soyons à pied, à vélo, en voiture ou à moto ! En effet un grand garage et une passion du couple pour les motos permettent de ranger les engins à deux roues en toute sécurité.
La simplicité et la gentillesse de mes hôtes se sont poursuivis jusqu’au lendemain matin avec un petit déjeuner, avec crêpes et confiture maison, et une visite complète de la maison. Chambre Noire est aussi une belle histoire de famille pour Valérie jusqu’au nom qu’elle lui a choisi. Si vous vous rendez en visite à Paimboeuf, Je vous conseille vraiment de vous laisser porter jusqu’à elle (et son gâteau nantais au dosage de rhum très personnel !)
Le Quai Vert
Direction Frossay à quelques kilomètres de Paimbœuf pour une visite au vert. On m’attend à Quai Vert, un joli lieu au bord du Canal de la Martinière dont l’extrémité Ouest se trouve tout près de là. Ce lieu a été construit par la communauté de communes Sud Estuaire et connaît un regain depuis janvier 2019 avec la reprise du lieu par l’association Pilote La Vie suite à un appel à projet.
J’ai été accueilli par Thierry et Patrice Calais, les directeurs de Quai Vert, qui m’ont présenté le lieu et ses activités. En effet c’est un lieu aux multiples facettes : activités sportives, ateliers découvertes, rencontres, expositions… c’est donc avant tout un lieu de vie ouvert à tous.
L’intérieur accueille des salles de réunion que peuvent réserver toutes personnes de l’extérieur, une salle pour des expositions temporaires et un espace de restauration et rencontres décoré en partie par les enfants du village. A l’extérieur on trouve un jardin géré en permaculture et des activités de loisirs avec location de vélo, kayak, paddle ou pédalo ouvertes à tous ou en format encadré pour les écoles et centres de loisirs. Alexis le jardinier du lieu propose des ateliers découverte autour du jardin mais aussi autour du milieu naturel près de la base (réserve ornithologique et zones humides de l’Estuaire de la Loire).
Enfin, certaines soirées accueillent des petits concerts ou d’autres animations pour créer des moments de convivialité et de partage. Un lieu très dynamique avec une belle volonté d’activités et de rassemblement. Thierry et Patrice Calais souhaitent vraiment rendre ce lieu de bien public ouvert et accessible à tous. Par exemple, l’exposition en cours lors de mon passage consacre de nombreux petits artistes locaux que Thierry a réussi à motiver pour oser exposer leurs œuvres.
Après cette visite du lieu j’ai profité de la terrasse pour déjeuner comme de nombreux locaux et vélo-touristes de passage ici (les itinéraires de la Vélodysée et de la Loire à Vélo passent juste ici). Une pause très agréable que j’aurai bien prolongée si j’avais eu davantage de temps. Il règne ici un calme et une belle énergie.
TSN 44
Pour agrémenter la visite de Paimboeuf et passer un autre bon moment vous pouvez aussi vous rendre à la base nautique de la ville de Saint-Viaud. Y est installé TSN44. Traduisez TSN par Téléski Nautique, une activité assez unique dans le secteur. On y pratique ski nautique et wakeboard en étant tracté par un câble qui chemine automatiquement au dessus du plan d’eau.
C’est avec un peu d’appréhension que je me suis prêté à l’essai de l’activité de wakeboard : je ne suis pas des plus à l’aise dans l’eau et je n’ai jamais pratiqué d’activité de glisse (sur eau ou sur le sol). Mais pour s’échauffer et appréhender l’activité, on débute par des essais à genou sur une kneeboard. C’est déjà un peu difficile mais j’ai finalement été assez vite à l’aise même si bien tenir le paleron qui nous relie au câble de traction sollicite bien les bras.
C’est ensuite une autre histoire de tenir debout quand on passe au wakeboard, mais je n’ai pas voulu lâcher l’affaire pour autant et j’ai multiplié les essais avec les encouragements de Boris qui gère les départs et de Denise qui m’accompagnait. On ne vous gratifiera pas de photos pour cette partie, j’ai suffisamment fait rire avec les vidéos sur les réseaux sociaux !
J’ai testé tout cela pendant une heure et celle-ci est passée assez vite. Mon appréhension s’est transformée en plaisir et persévérance et j’ai fini par parcourir quelques dizaines de mètres pour mon dernier départ. L’activité est plutôt fun et “bon enfant”, sans avoir à se comparer aux adeptes du wakeboard qui enchaînent les tours devant nous. J’en garderai un très bon souvenir. Une bonne idée pour une activité en groupe d’amis par exemple.
Un grand merci à Eric pour l’accueil et l’essai de l’activité. Sachez également que TSN44 est aussi installé à Nozay au nord du département.
Pour la saison 2020, en raison des restrictions liées à l’épidémie de covid-19, la base limite ses activités (pas d’aquaparc ni de paddle), toutes les réservations sont obligatoires sur internet et la pratique est limitée à 1h ou 2h par jour et par personne. Situation passible de modification au fur et à mesure de la saison.
Bilan
Je parlais d’étape au départ de l’article mais la richesse et la diversité des activités et visites à faire à Paimbœuf et ses alentours proches donnent plutôt l’occasion d’un vrai petit séjour de 2-3 jours à passer ici. J’ai vraiment apprécié la tranquillité de ce secteur et les rencontres que j’y ai faites. On y trouve vraiment des richesses et des bons moments à passer. Je vous invite vraiment à aller découvrir tout cela à votre tour en espérant que vous apprécierez autant que moi.
Un grand merci à l’office de tourisme intercommunal de Saint-Brévin pour l’invitation à découvrir cette destination. Pour toute information complémentaire n’hésitez pas à consulter leur site internet www.saint-brevin.com et suivre leur actualité sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram.
Remerciement et dédicace à Denise (@denisem.44 sur Instagram) pour ses photos dans Paimboeuf et pour le wakeboard.
Cet article résume mon expérience et exprime mon avis personnel et objectif.