Aujourd’hui, 2 juin, c’est la journée mondiale pour un tourisme responsable. Bien que ce type de cause soit un engagement au quotidien, cette journée est l’occasion de sensibiliser le plus grand nombre à cette pratique et aux enjeux environnementaux. J’ai ainsi envie de vous présenter une journée de tourisme que j’ai réalisée pas plus tard qu’hier et dont l’empreinte carbone était la plus basse possible. Voyons que le tourisme responsable est tout à fait atteignable en Loire-Atlantique, avec des transports doux et la découverte d’un terroir zéro carbone ! Vous me suivez ?
Qu’entend-on par “tourisme responsable” ?
Le “tourisme responsable” est un terme assez large, ouvert à différentes thématiques, et qu’on saisi peut-être moins en Loire-Atlantique que dans d’autres destinations touristiques. Ce terme s’intéresse aux enjeux environnementaux (bien-être de la planète et de ses habitants) et est souvent évoqué par “tourisme durable”. En tant que voyageurs nous devons être vigilants au respect des lieux où nous nous rendons et pouvoir maîtriser notre impact, comme il nous est déjà conseillé de l’être dans notre vie courante.
On intègre au tourisme responsable différentes formes de tourisme :
- l’écotourisme : découverte et préservation des milieux naturels
- le tourisme équitable et solidaire : implication des communautés locales et juste partage des bénéfices
- le tourisme social : accessibilité à tous les âges et toutes les catégories sociales
Je pense qu’en Loire-Atlantique on peut tout à fait réaliser ces formes de tourisme responsable et donc chercher dans nos actions de “vacancier” à limiter notre impact tout en gardant un niveau de satisfaction élevé.
Se déplacer en Loire-Atlantique
Le moyen le plus simple et le plus courant pour nous déplacer reste l’automobile. Personnellement je n’ai plus de voiture depuis bientôt 2 ans et je ne m’en sors pas si mal. Il m’arrive quand même, j’avoue, de l’utiliser en covoiturant avec des amis ou pour me déplacer dans des lieux difficilement atteignable autrement. L’automobile est globalement un mode de transport à fort impact pour l’environnement (on pourrait parler des voitures à moteur électrique, plus vertueuses, mais le débat et le comparatif n’est pas l’objet de cet article).
J’opte ainsi le plus souvent possible pour le déplacement en train. Il est prouvé que son impact environnemental est bien plus réduit (50 fois mois que la voiture). Le calcul de l’empreinte est cependant assez complexe, je ne me lancerai pas dans les calculs !
En l’utilisant régulièrement depuis plusieurs mois, j’ai aussi découvert un mode de transport plus serein et qui se transforme aussi parfois en lieu de travail.
Renseignez vous sur les lignes et les offres des trains sur la Loire-Atlantique avec TER Pays de la Loire.
Se déplacer lors d’un séjour
Vous avez aussi sans doute remarqué que, dans cette veine du sans-voiture, lors de mes séjours et journées d’escapade, je me déplace essentiellement à pied et à vélo. Là on est sur le bilan zéro carbone à l’instant T, si le vélo n’est pas à assistance électrique. Ces déplacements doux sont aussi l’occasion de mieux apprécier notre environnement et de se limiter à une exploration ultra-locale.
Si ce n’est pas avec mon propre vélo, je passe par des agences de location locales. Elles sont l’assurance d’avoir un vélo de qualité, équipé et adapté à mes déplacements. Comptez entre 12€ et 21€ pour une journée pour un vélo classique VTC et le double pour un vélo à assistance électrique (grosse variation des tarifs entre les agences, n’hésitez pas à comparer).
Ma journée d’écotourisme dans les Marais salants de Guérande
Pour me rendre dans les Marais de Guérande depuis Nantes j’ai donc opté pour le train jusqu’à La Baule-Escoublac (ligne Nantes-Le Croisic, une douzaine de TER par jour en semaine, un peu moins le weekend) et j’ai récupéré un vélo à l’agence Véloc’Ouest toute proche de la gare. Et hop direction les marais qui sont juste derrière la ville ! Le secteur est totalement plat et la distance très courte : un vélo classique est suffisant pour cette balade.
J’ai rendez-vous à Desmars & Salants, l’exploitation saline d’Émilie Desmars près de Guérande. Émilie est une récente paludière (le producteur de sel est appelé “paludier”). Elle m’avait invité il y a plusieurs mois et on a enfin trouvé un créneau et une météo correcte pour que je puisse venir à sa rencontre.
C’est Dominique, son papa, qui nous accueille. Etant en fin de grossesse, Émilie est au repos. Il est ancien marin à la retraite et aide sa fille sur la saline.
Ils ont repris en 2017 une des salines familiales laissées à l’abandon depuis les années 70. A cette période les salines n’étaient plus très rentables et les marais salants ont même failli disparaître sur fond de projets immobiliers et touristiques d’envergure (on touche l’opposé du tourisme responsable à cette époque non ?). Mais quelques locaux et des scientifiques ont relevé l’intérêt des marais et les projets ont été abandonnés. Depuis les marais salants ont repris leur activité avec force et les paludiers ont su développer la notoriété du sel de Guérande !
Émilie propose donc des visites de sa saline pour faire découvrir ce milieu naturel très riche et compléter son activité. Un choix que je trouve très sympa car la médiation prend du temps mais elle est vraiment intéressante pour les visiteurs.
La visite comporte tout d’abord une explication de l’histoire des marais et du contexte de reprise actuel. L’activité salinière dans les marais salants de Guérande existe depuis des siècles, apportée par le savoir des romains au 5ème siècle. Elle s’est beaucoup développée durant des siècles car les besoins en sel étaient grands pour la consommation et la conservation des aliments. Dominique est une vraie mine de connaissance sur le sujet !
Aujourd’hui, Émilie et Dominique sont la 11è génération de leur famille de paludiers, et semblent très fiers de leur activité dans leur petite saline du Jeudi. L’ensemble des marais de Guérande s’étend sur 1700 Ha, avec une remise en étant encore en cours des salines abandonnées. Une trentaine de paludiers (dont Desmars & Salants) se sont fédérés pour oeuvrer à cette reprise et aider les jeunes exploitants. À savoir qu’à l’échelle nationale les marais salants de Guérande jouent une petite part de la production de sel (12000 tonnes produites par an en moyenne ici pour une production nationale de 8 millions de tonnes !). Mais ici on mise sur la qualité ! Le sel gris qu’il faut le plus blanc possible et une fleur de sel que les grands chefs réclament !
Dominique nous présente ensuite la saline et tout le principe de la production de sel par évaporation. Et c’est beaucoup plus technique qu’il n’y parait. Je trouve que tout ce travail mérite beaucoup de respect. Nous visitons les marais alors que l’activité saisonnière reprend à peine. L’hiver n’est absolument pas propice à leur travail (période de pluie et faible ensoleillement). L’activité est généralement optimale de mi-juin à mi-septembre. Dominique et Émilie ont déjà repris depuis quelques semaines mais d’autres salines autour de nous ne sont pas encore relancées.
La production de sel par évaporation n’a donc besoin que d’ensoleillement, de vent et de l’aide l’homme pour gérer habillement l’entrée de l’eau dans la saline et le ramassage journalier du sel. Un duo homme et nature pour une production totalement zéro carbone ! Ce terroir est vraiment subjuguant et très en phase avec une exploration de la Loire Atlantique coté tourisme responsable !
La découverte se termine par la dégustation de sel et de fleur de sel. Dominique nous présente aussi les différents produits créés par Émilie : fleur de sel aux fleurs, au poivre, au safran ou à la truffe ! Nous profitons aussi de l’arrivée de Mathilde, une employée saisonnière, qui revient de sa cueillette de salicorne, une plante marine qu’on trouve naturellement dans les marais, et qu’on déguste avec plaisir (un goût iodé mais beaucoup de fraicheur).
Cela aura été une visite pleine d’informations, nous ouvrant un oeil nouveau sur l’activité des marais salants. Un grand merci à Émilie pour l’invitation et à son papa Dominique pour la visite. Je vous invite vraiment à venir leur rendre visite. On trouve vraiment beaucoup de plaisir à découvrir cette petite entreprise familiale.
Retrouvez toutes les informations sur leurs produits et réservez votre visite directement sur leur site internet
www.desmars-salants.com
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Pour poursuivre cette tranquille journée et profiter de nos vélos, nous avons continué par une balade à travers les marais jusqu’à atteindre Batz-sur-Mer au sud, avec ses jolies ruelles et la biscuiterie Saint-Guénolé (pour satisfaire notre gourmandise). Point d’arrêt à la plage Saint-Michel avec ses très jolies cabanes jaunes, puis retour à La Baule en longeant la côte (possibilité de suivre le parcours Vélocéan). En roulant tranquillement, cela prend environ 2 heures.
Une journée on ne peut plus parfaite en Loire-Atlantique et une empreinte carbone très réduite pour marquer cette journée du tourisme responsable ! Ce type d’escapade à la journée se fait très naturellement pour moi, je ne me sens même pas obligé de réfléchir à mon écoresponsabilité. Cette démarche est en effet déjà très en phase avec mes valeurs de slow tourisme et de valorisation du local. J’espère en tout cas que cet article vous aura donné envie de l’expérimenter de cette façon !
Merci à Benjamin, mon compagnon du jour, toujours curieux et ouvert à la découverte à mes côtés ! Il nous tarde déjà de repartir !
Retrouvez mes autres balades en Presqu’Île de Guérande :
- De Batz-sur-Mer au Pouliguen, balade sur le sentier côtier
- Balade en Loire-Atlantique – La Presqu’île du Croisic
- Balade d’hiver : la tranquillité du coté de Quimiac
Les marais salants sont magnifiques, à découvrir en différentes saisons et à différentes heures de la journée ; et une visite guidée permet d’en appréhender toute la richesse.
Oui j’ignorais tellement de choses sur la production de sel. Merci Dominique !