Les concepts de visite immersive et de réalité virtuelle fleurissent un peu partout. Ils impressionnent, offrent des expériences uniques et originales au grand public, et inondent les réseaux pour leur esthétisme. À Nantes, j’ai déjà pu voir différentes propositions et la dernière en date est “Van Gogh, l’expérience immersive”, proposée cet hiver au parc des expositions de La Beaujoire. Mais entre immersion limitée et présentation de l’artiste simplifiée, j’ai vécu une visite un peu mitigée…

"Van Gogh, l'expérience immersive"
Présentée depuis plusieurs années à travers le monde, l’exposition “Van Gogh, l’expérience immersive” est installée à Nantes pour quelques mois. Les organisateurs, Exhibition Hub, ont choisi pour lieu le hall 4 du parc des expositions de La Beaujoire. Le site est donc très grand et facile d’accès pour permettre au plus grand nombre de venir vivre cette expérience.
J’ai pu visiter l’installation en avant-première avant son ouverture, lors d’une visite proposée aux médias nantais. Dans un contexte de visite médias, on ne se retrouve pas exactement dans le parcours public, mais cela nous donnent tout de même une bonne idée de l’expérience.
L’installation se fait forte d’avoir été vue par des millions de visiteurs à travers le monde depuis sa création, dans les plus grandes villes des continents développés. Ce n’est pas donc une création unique, mais un concept nomade, facilement transposable de lieux en lieux. Elle suit la mouvance des loisirs expérientiels, où mapping et réalité virtuelle embarquent le public dans un lieu inaccessible en réel ou une thématique donnée. Ici c’est donc une immersion dans les oeuvres de Van Gogh qui nous est proposée.

Une immersion au goût de déception
Dans la communication de l’événement, c’est principalement la partie mapping qui est mise en avant, véritable procédé technique d’immersion. J’ai donc été un peu déçu de voir tout d’abord des salles d’exposition avec textes de présentations et reproductions de tableaux dans une ambiance plutôt sombre (alors qu’ils nous présentent Van Gogh comme un artiste de la couleur…). L’expérience immersive n’est qu’en fin d’exposition avec une grande salle dont les murs et le sol sont animés par les oeuvres les plus connues de Van Gogh en mouvement. Le mapping complet dure 35 minutes et on peut s’installer dans des transats mis à disposition.
Après cette salle immersive, est proposée une expérience de réalité virtuelle de 10 minutes (tarif en supplément) pour s’immerger à 360 degrés dans les oeuvres de Van Gogh. Enfin, une boutique et c’est la sortie.





Je suis assez mitigé par cette expérience, car elle peut décevoir les gens. Et, au tarif plein de 18€90 par personne (sans accès au casque de réalité virtuelle), c’est un budget pour lequel on a des attentes.
- Les amateurs d’arts ne trouveront pas l’émotion des peintures de Van Gogh. C’est plus un décor de reproductions et des panneaux assez simplistes.
- Pour ceux qui, comme moi, veulent vivre l’expérience immersive qu’on voit sur les réseaux, la douche n’est pas froide mais un peu tiède quand même. Une seule grande salle est proposée, ça limite l’expérience. L’effet d’immersion est tout de même là, je ne le nie pas, mais la quantité est frustrante par rapport à ce qu’on peut imaginer via la communication de l’événement.
- L’immersion en casque de réalité virtuelle pourrait être intéressante mais on est collé à d’autres personnes, et on doit vivre l’expérience avec la musique d’ambiance de l’exposition et les gens qui parlent autour. Décevant donc aussi.
“Van Gogh, l’expérience immersive” est donc pour moi un peu survendu. Le projet est surtout conçu comme un business, bien amorti à force de traverser le monde, qui pourrait retravailler sa scénographie pour ne pas être finalement quelque chose d’un peu fade. Je trouve qu’on est assez loin d’une expérience inouïe et inoubliable.
Ce type d’évènement est intéressant à tester mais il s’intéresse surtout à enrichir des entreprises et des investisseurs, alors que ce sont nos acteurs et entrepreneurs locaux qui méritent notre intérêt et notre attention. Je n’ai pas pour habitude de créer du contenu pour des activités que je ne recommande pas mais, face à l’important budget communication digitale de ce type de machine, et aux médias alimentés par les communiqués de presse dithyrambiques, j’ai voulu apporter ma nuance avec mon ressenti personnel.
